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Présentation du dossier Autour d'un livre: La culture québécoise est-elle en crise ? de Gérard Bouchard et Alain Roy

Un texte de François Charbonneau
Dossier : Autour d'un livre: La culture québécoise est-elle en crise? de Gérard Bouchard et Alain Roy
Thèmes : Culture, Québec, Société
Numéro : vol. 10 no. 1 Automne 2007 - Hiver 2008

Gérard Bouchard et Alain Roy

La culture québécoise est-elle en crise ?

Montréal, Boréal, 2007, 220 p. 


Dans un livre paru dernièrement et qui a fait grand bruit, Alain Roy et Gérard Bouchard demandaient au monde intellectuel québécois : « La culture québécoise est-elle en crise ? » Interpellés par la question, nous avons eu envie de permettre à des praticiens de la culture de la fouiller plus avant. Evelyne de la Chenelière, auteure de théâtre et comédienne, ainsi qu’Olivier Kemeid, dramaturge et metteur en scène, ont chaleureusement répondu à notre invitation. Leurs réponses étonnent. Non, la culture au Québec n’est pas en crise… voilà, en somme, précisément le problème que constatent chacun à leur façon nos deux collaborateurs. Les moments de crises sont associés à des moments d’effervescence culturelle, à des moments fondateurs de grande créativité. Nous n’en sommes pas là, ou, du moins, pas encore.

            Systématique, Olivier Kemeid rappelle les cycles de crises culturelles que le Québec a traversés pendant le XXe siècle. Le Québec d’aujourd’hui lui en rappelle un autre, celui des années 1940 et 1950, années qui annoncent les bouleversements de la Révolution tranquille. Pour Olivier Kemeid, tous les signes indiquent que la crise est à portée de main.

            Le texte d’Evelyne de la Chenelière se veut quant à lui une charge à boulets rouges contre l’autosatisfaction du milieu théâtral québécois. Sans doute l’un des textes les plus sentis et courageux que nous avons jamais eu l’occasion de publier, ce texte dénonce l’infatuation et la suffisance d’un milieu qui, par besoin de subventions et par peur de porter sur lui-même un regard lucide, a développé une aversion quasi paralysante pour le risque créateur et l’autocritique. Cette paralysie se double d’une lénifiante idolâtrie de la nouveauté, de sorte que l’on crie au génie chaque fois que le dernier venu annonce qu’il vient d’inventer la roue. D’aucuns reconnaîtront dans la description que fait Evelyne de la Chenelière de l’actuelle incapacité du milieu théâtral de distinguer entre le vrai et le factice, entre ce qui a de la valeur et ce qui n’est que camelote, une description aisément transposable à leur propre milieu (en commençant par le monde universitaire).

            La crise qu’appellent en quelque sorte de leurs vœux nos deux collaborateurs devra, dans le cas d’Olivier Kemeid, prolonger l’actuelle remise en question des modèles québécois, alors qu’elle devra, pour Evelyne de la Chenelière, en ébranler l’étouffant conformisme.

 

François Charbonneau






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